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une maison de poupée

Note d’intention

 

 

Une Maison de poupée d’Henrik Ibsen est une pièce captivante. Dès les premières scènes, disons, j’étais fascinée, embarquée. A la vérité, les thématiques de la pièce et leurs stéréotypes (l’argent, le mariage, le conformisme bourgeois, la morale et le féminisme) ne m’intéressent pas tant. Il y est bien sûr question de tout ça, et des femmes d’abord, de leur rôle qui n’a pas beaucoup changé depuis des décennies en dépit des apparences. 

 

Ce qui m’a d’emblée captivé, ce sont les relations entre les personnages, la finesse et la complexité de leurs rapports et la vie qui en émanait, cette matière-là, qui jaillit tout le temps dans le texte et qui est pour moi le grand intérêt du théâtre. Pas un théâtre d’idées mais un théâtre où on donne à voir de quoi nous sommes fait, des petites mesquineries ou arrangements avec soi, aux bontés et aux grands sentiments dont nous sommes capables.

 

Or, si cette pièce continue de nous intéresser toujours autant, depuis sa création en 1879, c’est parce qu’elle montre quelque chose d’essentiel de la vie : la nécessité de s’accomplir, chacun. 

 

C’est ce que découvre Nora quand elle s’aperçoit qu’elle a vécu sur le mensonge et qu’elle décide de tout quitter, pour savoir qui elle est. C’est pour cela qu’elle est une grande héroïne, qui traverse le temps. Ce désir de vivre en accord avec soi, on le retrouve chez les autres personnages comme Madame Linde, qui elle aussi a vécu sa vie sur un mensonge. D’ailleurs, ce motif du mensonge est à l’œuvre chez tous, jusqu’au Docteur Rank qui jusque-là ne préférait pas voir la vérité dans sa relation à Nora. Il aura moins de chances que d’autres, c’est quand il avoue son amour que tout s’effondre. 

 

Évidemment, on joue des rôles dans l’existence, comme les enfants jouent à faire semblant. La société et ses conventions, le monde du travail, la famille…, sont des boites, des maisons de poupée où nous portons commodément des masques. Ce qui est intéressant, c’est le moment où quelqu’un fait le choix de s’en extraire, de sortir d’une boîte, parce qu’il s’y sent trop à l’étroit… Le monde autour en est modifié. 

Je me suis attachée à diriger les acteurs au plus près de l’intimité de leur personnage.

Il y a ce qu’ils disent et puis il y a ce qu’ils font, leur posture, la vérité de leurs gestes par rapport au leurre de leurs discours. Une étrangeté qui viendrait contredire leurs paroles. Voilà quelque chose qui m’intéresse, le rapport humain dans toutes ses folies. Et l’histoire n’est pas toujours celle qu’on raconte, dirait le personnage d’Anne-Marie, la bonne conteuse.

 

Pour conclure, il fallait un bel écrin à ces poupées qui tentent de prendre humanité. 

L’univers dessiné de Werner Pfarr vient à merveille parfaire le conte de nos vies. 

L' histoire

Alors que les Helmer s'apprêtent à fêter noël et une belle promotion, les ombres du passé sonnent à la porte et menacent leur fragile bonheur.
Nora, l'épouse prend alors conscience qu’elle n’est qu’une poupée dans une maison fondée sur des valeurs rigides qui se fissurent. Pour échapper à la catastrophe, elle doit prendre une décision radicale...
Il y a là des hommes et des femmes qui cherchent à s'accomplir malgré le poids des conventions sociales.
Entre thriller et tragédie, la liberté n'a pas de prix!

Sophie Tournier,
Metteur en scène

Werner Pfarr,
scénographe

Note d’intention pour la scénographie d’Une Maison de Poupée, d’Henrik Ibsen.

(Le Collectif du Trom, mise en scène : Sophie Tournier, 2023)

 

 

Pour Une Maison de Poupée, Henrik Ibsen nous fournit au début un tas de détails sur le salon des Helmer, qu’il décrit à la fois comme confortable et meublé avec goût, mais pas cher. Ce lieu représente d'abord un cadre de vie, montrant un certain confort fragile atteint par la famille Helmer, alors qu’au cours de la pièce, il se révèle comme le théâtre de non-dits, d'histoires passées qui dévoilent leur potentiel fatal. 

Durant l’élaboration du concept général avec la metteur en scène, on a décidé de se limiter à quelques éléments essentiels, tout en gardant une forme bien définie de l’espace. Si ce cadre reste le même au long de la pièce, il se modifie subtilement par une inversion de la disposition des fauteuils au 3ème acte. Rien ne change, et pourtant quelque chose se trouve modifié : la petite maison de poupée se mue en espace de vie, un point de départ pour une liberté incertaine, comme une cage qui s’ouvre. 

Les éléments qui constituent le salon des Helmer sont des panneaux de bois peints à la main, dont chacun est traité comme un tableau à part — à la fois trompe-l'œil et séparation d’espace. Ils tentent de se fondre en partie dans le noir de la scène pour mettre en valeur les comédiens, tout en leur offrant des repères là où il faut. Les panneaux intègrent chacun des effets d’éclairage comme s’ils étaient illuminés par une petite suspension imaginaire. Le choix du bleu de prusse comme couleur de base s’est rapidement imposé afin d’évoquer une atmosphère à la fois sobre et mystérieuse, comme un orage en approche.

Sur les murs on voit quelques cadres, mais au lieu d’utiliser de vrais objets, ils sont eux aussi tous peint à la main, pour rester confiné au stade de trompe-l’œil comme l’ensemble du décor. Ces cadres agissent en mise en abyme : des tableaux dans le tableau permettant de ramener sur scène des éléments dont on parle mais qui sont absents, tels que le voyage en Italie, le père de Nora, ou les enfants. 

Sur ce même niveau de réalité un peu décalée se trouvent aussi le sapin et la décoration de Noël, qui réclament fièrement leur qualité onirique de « décor de théâtre ». 

 

 

Werner Pfarr

 

 

 

 

 

Werner Pfarr est diplômé de la Villa Arson de Nice et de l’Université des Arts de Brême. Il vit et travaille à Nice.

distribution

La première : représentation au théâtre de la Cité

C'était le 7 mai 2023, deux excellents photographes niçois étaient là pour immortaliser cet évènement : Rémi Tournier et Marc Lapolla.

festival EZE EN SCENE

photos de Thierry beauvilain

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Les représentations d'Une maison de poupée

_ le 8 mars 2023 à l'entrepont dans la friche artistique du 109 

_ le 7 mai 2023 au théâtre de la cité à  Nice

_ le 9 juillet 2023 à la salle des fêtes d'Eze pour le festival Eze en scène

_ le 14 octobre 2023 à la citadelle de Villefranche sur mer pour le festival des créations

_ le 17 décembre 2023  au théâtre Alexandre III à Cannes pour le festival théâtralies

_ les 15et 16 mars 2024 au théâtre de l'eau vive à Nice

_ le 5avril 2024 festival Spera'scènes salle Julien Bertheau à Speracedes

_ le 20 avril 2024 salle Joe Dassin Lucéram

_ le 30juin 2024 festival de Sollies ville

 

 

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