
de Sergi belbel
Mise en scène de Loïc Langlais
distribution
Le chef administratif : Yves Skuta
Le programmeur : Roland Haugades
la secrétaire blonde : Sylvie Teissier
la secrétaire brune : Joëlle Pfarr
la secrétaire rousse : Murielle Gnutti
la secrétaire châtain : Sophie Tournier
le coursier : Emmanuel Benichou
la directrice : Catherine Herbrecht
L’histoire
Sur le toit terrasse d’un immeuble d’une société multinationale, chefs, secrétaires et coursier se retrouvent pour fumer la cigarette interdite par l’entreprise. Nous sommes dans un contexte de dérèglement climatique puisque n’a plus plu depuis deux ans ce qui crée une sécheresse généralisée des relations sociales,affectives et sexuelles.
Dans cet espace suspendu et dangereux souffle un vent de révolte face à l'institution autoritaire. On ressent dans chacun des personnages beaucoup de tension et de souffrance qui les rendent agressifs. A la violence verbale s'ajoute une violence urbaine qui s’exprime avec fracas dans l’univers sonore entourant l’espace scénique.
L’enjeu de ce projet est d’exprimer l’impact des désordres environnementaux sur nos sociétés et la nécessité de maintenir le lien social coûte a travers un genre théâtral original : la comédie dystopique.
Note d'intention
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Pourquoi monter cette pièce aujourd'hui ?
« Après la pluie » résonne avec une pertinence saisissante au regard d'un monde où la pression sociale et professionnelle est omniprésente .
Cette comédie dramatique, ou plus exactement catastrophique, qui dépeint l'absurdité des interdits et de la tension latente, puis explosive, au sein d'un groupe de salariés ( cadres, secrétaires, coursier )interdits de fumer offre un miroir ironique voire sardonique de nos sociétés contemporaines. Alors que les restrictions et réglementations envahissent l'espace personnel, Belbel explore les frustrations, les hypocrisies et les désirs refoulés qui s'accumulent sous le vernis du conformisme .
Aujourd'hui, où la quête du bien être et la rigidité des normes cohabitent « Après la pluie »permet de questionner cette dualité avec humour et cruauté.
Le besoin d'évasion, la révolte contenue et l'absurdité des codes sociaux ne sont plus que jamais d'actualité.
L'auteur situe sa fable dans un lieu typique de notre société moderne (le toit terrasse d'une tour géante) particulièrement propice à l'exacerbation et à l'explosion des angoisses des protagonistes, sous couvert d'envie de pouvoir, de sexe, de spiritualité, de liberté .
Cet univers de tension est renforcé par des accidents d'hélicoptères ( élément récurrent tout au long de la pièce) qui jouent un rôle symbolique et dramatique important, en ce qu'ils créent un contraste avec la banalité des propos des personnages, qu'ils signifient peut être l'effondrement d'un système, qu'ils sont le reflet du climat anxiogène de la pièce (ils sont une menace permanente pour les personnages qui semblent indifférents) qu'ils illustrent le dysfonctionnement technique dans une société dite avancée où règne une certaine absurdité.
2. Une mise en scène au service du propos
Notre approche scénique et scénographique mettra en avant un sentiment d'enfermement et de surveillance qui pèse sur les protagonistes.
Le lieu, le toit la terrasse d'une tour géante, lieu de liberté illusoire sera entouré d'une structure métallique, une rambarde qui est à la fois gardienne de la sécurité des personnages et leur geôlière.
La météo, la pluie qui ne vient pas, sera matérialisée par des jeux de lumière et de son, traduisant la tension et l'impatience de salariés.
Cela sera aménagé en fonction du lieu de représentation .
Les corps seront mis à contribution pour traduire les chaos intérieurs ; gestuelles contenues, tics nerveux, rigidités, et probablement un relâchement traduisant la libération progressive des personnages .
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Un théâtre du non-dit et de l'explosion
Belbel maîtrise l'art du sous-texte et de la montée en tension. Nous souhaitons accentuer cet aspect en travaillant la musicalité des silences, les regards, les jeux d'attente. L'accumulation de stress et l'absurdité de la situation conduisent les personnages à des comportement extrêmes oscillant entre le comique et le tragique .
Cette pièce est une opportunité pour interroger la place de l'humain dans un système qui le contraint.
Pourquoi après la pluie alors que toute l'action se passe avant ?
Loïc Langlais
LE LIEU DE LA PREMIERE REPRESENTATION
Après la visite de la villa Arson et plus particulièrement de l'amphithéâtre de plein air, l'idée d'une représentation immersive s'est imposée peu à peu.
La structure de la surface de jeu permet de traduire aisément l'ambiance recherchée par l' auteur .
La proximité et la disposition des gradins pour les spectateurs, tout concorde à une promiscuité avec les acteurs , et tous seront suspendus ensemble dans la même atmosphère .